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Blog d'Yvan DAUTIN
26 juillet 2010

Un article de Vie Nouvelle

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Article de Richard Vaillant  Vie Nouvelle N° 153

vie_nouvelle

 

Yvan Dautin Couleur et Colère

 

               Yvan Dautin nous a laissés au bord du chemin un sacré bail. Seize ans ! Saura-t-on jamais les raisons de ce silence ? Une chose est certaine : il a claqué la porte au show-bizz avec âmes et bagages. Question d’éthique dira-t-il.

            Et pourtant tout lui tendait les bras. Il emplissait les salles, Lavilliers et Renaud en vedettes américaines ! Peut-être faut-il en passer par là pour avoir envie de chanter à nouveau et à pleine voix.

            Dautin pouvait bien se taire, un mot un air, et une de ses chansons se mettait à vibrer dans notre mémoire.

            Son nouvel album s’ouvre sur la Méduse de la plage de Saint Malo. On se prend à fredonner cet air d’il y a presque 40 ans, qui n’a pas pris une ride.

 Les méduses, on le sait ne vieillissent pas .

            Maintenant que tout est show-bizz, Dautin a repris la route avec de nouvelles chansons hautes en couleurs, hautes en colère.  Des textes superbes d’hier et d’aujourd’hui, qu’il a lui-même façonnés ou ce Monsieur William de Jean Roger Caussimon, musique de Léo Ferré. Une bien belle filiation et une belle interprétation !

 

Joueur de Mots

 

L’écriture de cet album est déliée, les mots et les rimes travaillés à l’extrême, et ils semblent couler de source sous les doigts du pianiste virtuose Elie Maalouf. Mots et notes en parfaite harmonie.

            On y retrouve Dautin, badin, railleur, une apparente désinvolture, tendre et déjà révolté, un peu de Dautin de nos souvenirs. Il y a aussi les chansons-colères, parlées, chantées accompagnées par des accords errants et caressants du piano. La chanson-titre « Ne pense plus, dépense ! » est une apostrophe au monde que l’on nous fabrique. Un cri douloureux que certains trouveront peur être cynique. Cynique ! les idéalistes écorchés, blessés  ne le sont-ils pas tous un peu ? Superbe texte, incisifn qui ne laissera personne indifférent, tout comme la chanson on est de ce pays qui est à mes yeux (et à mes oreilles) la plus proche de ce nouveau Dautin : On est de ce pays/ Sans foi ni lieu ni lèvre/ la langue du profit/ Ne fait jamais crédit/ On est de ce pays/ Qu’il pleuve qu’il vente qu’il neige/ le ciel est toujours gris/ c’est jamais de la vie.

            Dautin a pris son temps et , comme nous tous, seize ans de plus, mais quel bonheur de le retrouver se jouer des mots, les travailler avec une facilité étonnante, de leur trouver par ce travail d’artisan du verbe sens et jouissance de cette voix fluide qui continue à nous faire frissonner… Yvan Dautin est debout, sur scène, il nous charme à nouveau. Quel plaisir !

 

 

 

 

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